Entretien avec Éric-Emmanuel Schmitt

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La nuit de feu

Propos recueillis par Claudette Lambert -  1er avril 2016

Dramaturge, romancier, nouvelliste, essayiste et cinéaste, Éric-Emmanuel Schmitt est l’un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. Lors de son passage au Québec l’automne dernier, afin notamment de présenter son dernier ouvrage : La nuit de feu, Claudette Lambert l’a rencontré pour nous. 


À 28 ans, au cours d’une expédition dans le désert, Éric-Emmanuel Schmitt perd de vue ses compagnons et s’égare dans l’immensité du Hoggar. Sans eau ni vivres, il n’éprouve nulle peur dans la nuit glaciale du désert, mais sent au contraire se soulever en lui une force brûlante. Un sentiment de paix, de bonheur, d’éternité l’envahit. Ce feu, pourquoi ne pas le nommer Dieu? Dans son livre La nuit de feu, il raconte pour la première fois l’expérience spirituelle qui a transformé sa vie et donné un tout autre éclairage à son engagement littéraire. 

Claudette Lambert : On entre en littérature pour toutes sortes de raisons. Quelles étaient les vôtres?
Éric-Emmanuel Schmitt : Demandez à un pommier pourquoi il fait des pommes. C’est sa nature. Je pense que je suis naturellement écrivain. J’ai écrit mon premier roman à 11 ans, ma première pièce de théâtre à 16 ans. C’était quelque chose de sourd, de présent, qui a frappé plusieurs fois à la porte et qui s’est imposé. J’ai eu beau m’écarter de ce chemin d’écrivain, j’avais d’autres désirs et je suis extrêmement curieux, toujours la vie me replaçait sur ma route : écrire! Ce n’est même pas une vocation, car dans la vocation il y a appel. C’est essentiel, c’est l’expression de ma nature.

Le succès n’a jamais corrompu cet élan viscéral?
É.-E. S. : Non! Le succès me donne des ailes. On écrit pour être lu et mon prochain livre est toujours désiré, attendu. Cela me donne un dynamisme, une joie, une force. 
 
Vous avez rassemblé plusieurs ouvrages sous le titre Le cycle de l’invisible : L’Enfant de NoéMonsieur Ibrahim et les fleurs du CoranOscar et la Dame rose… Quelle était votre quête à travers ces histoires?
É.-E. S. : Nous vivons dans le visible, car nous avons besoin de corps, d’objets, de nature, mais nous avons besoin de l’invisible. Ce qui nous intéresse en fait, ce n’est pas le visible, c’est le sens des choses. Une naissance, une mort, un amour, une séparation, quel sens donnons-nous à ces événements qui jalonnent nos vies? Nous sommes tout le temps en train de nous interroger sur le sens, de recouvrir le monde visible d’un monde invisible qui est le monde du sens. Et les religions sont de grandes pourvoyeuses de sens. Les spiritualités ont depuis toujours ce rôle dans l’humanité de donner du sens aux événements, aux choses qui arrivent.
 
Alors Le cycle de l’invisible, c’était la volonté de faire un voyage dans les spiritualités, dans les religions. Un voyage animé par la curiosité, sans prosélytisme, sans critique systématique. En fait, c’est un voyage humaniste, parce que je m’intéresse aux hommes, à ce qui fait battre leur cœurà ce qui leur permet dhabiller de signification leurs expériences. Parler de Dieu c’est autre chose. Je viens de le faire dans La nuit de feu. Tandis que là, j’abordais les religions. 
 
Mais l’invisible, c’est aussi le monde de l’imaginaire. Certains de vos personnages comme La rêveuse d’Ostende ou Odette Toulemonde sont portés par leur imagination. Un beau piège pour ne pas voir la réalité ou une occasion extraordinaire de réinventer le monde?
É.-E. S. : Je suis un grand défenseur de l’imagination. Je suis même un militant de l’imagination. D’abord parce que je crois que nous ne percevons jamais la réalité telle qu’elle est. Nous la percevons à travers nos attentes, nos désirs, nos frustrations, nos traumatismes, nos espoirs, donc nous la percevons à travers le filtre de notre imaginaire. Au lieu de réduire ce filtrepourquoi ne pas le développer? Je crois que l’imagination est une capacité, non pas de s’évader du monde, mais de l’explorer et d’en saisir toutes les couches, de voir ce qu’il y a de beau dans la réalité. De la prendre à un niveau où l’humanité est aimable et respectable.
 
L’imagination serait un levain peut-être?
É.-E. S. : Ah! Oui, tiens, j’aime beaucoup cette expression, un levain! L’exploration du monde par l’imagination est le propre du romancier. Je refuse cette vision occidentale qui fait de l’imagination la folle du logis. Au contraire, il y a une grande sagesse et une grande possibilité de connaissance à travers l’imagination.
 
Revenons à votre dernier livre La nuit de feu. Comment le philosophe aborde-t-il la question de Dieu?
É.-E. S. : C’est précisément ce que je raconte dans ce livre. Pendant cette nuit où je me suis perdu au désert, ensablé pour ne pas geler, j’ai eu le sentiment physique de quitter mon corps et même la terre, et de vivre une sorte d’extase en apesanteur. J’ai senti une altérité m’environner, m’absorber dans une sorte de fusion avec l’Absolu. J’ai eu l’impression de vivre une expérience de transcendance et de percevoir l’harmonie de toutes choses. Comme si tout avait un sens. 
 
Lorsque je suis entré dans le désert, j’ai été forcément amené à me faire des réflexions métaphysiques. J’en étais déjà familier, j’enseignais la philo à l’université, j’avais fait une thèse sur un matérialiste, Diderot et la métaphysique, donc le thème me travaillait déjà beaucoup. Mais pour toute personne, entrer dans le désert c’est d’abord faire une expérience physique parce que la nature est hostile, mais aussi une expérience métaphysique parce qu’on quitte l’univers construit, humain, plein d’objets et de repères, pour entrer dans un univers purement naturel, mais d’une nature hostile. Il fait trop chaud, il n’y a rien à boire, rien à manger et cette nature ne veut pas de la vie.
 
Donc forcément, on est conduit à se questionner sur sa présence au monde, sur son corps, sur la vie elle-même. On est d’autant plus poussé à faire cela que le jour, on est affronté à l’infini visible du désert à perte de vue, et la nuit, on est affronté à l’infini du cosmos qui est présent comme jamais, puisqu’il n’y a aucune pollution lumineuse autour de soi, donc on peut toucher les étoiles. Dans ce cadre-là, mes compagnons et moi parlons tous de métaphysique. D’un côté il y a les deux scientistes qui n’ont pas besoin de Dieu pour expliquer le monde, un géologue qui nous explique la formation des reliefs autour de nous et un astronome qui nous explique la formation du cosmos la nuit. Ils n’ont pas trouvé Dieu dans la lentille du télescope ni du microscope… D’un autre côté, il y a Ségolène, ophtalmologue, que j’appelle ironiquement la catholique de service, qui elle voit Dieu partout. Et moi le philosophe, entre les deux, qui dit que Dieu est présent en tout homme sous la forme de sa question. Il n’y a pas un homme qui ne se pose la question de Dieu. Et chaque homme répond à sa façon à cette question. Il n’y a rien de plus intime, de plus singulier que cetteréponse. Notre vrai ADN, c’est ça! C’est notre rapport au mystère. C’est plus qu’une carte d’identité, plus qu’un matricule. C’est la façon dont nous habitons le mystère, c’est notre chair intime.
 
Alors j’ai de grandes discussions avec Ségolène qui dit qu’en philosophie, il y a des preuves de l’existence de Dieu. Je lui dis non, ce ne sont pas des preuves, ce sont des arguments en faveur de l’existence de Dieu, de même qu’il y a aussi des arguments en sa défaveur. Mais aucun argument n’entraîne la conviction. Dieu ne se traite pas en territoire rationnel; ni son existence ni son inexistence ne sont le produit d’une enquête rationnelle. Donc la question reste.
 
Pourtant, vous acceptez de vous laisser glisser dans cette question qui s’ouvre sur un grand mystère.
É.-E. S. : Oh! J’habitais déjà ce mystère. J’estimais que j’étais agnostique, mais un agnostique athée, n’ayant pas rencontré Dieu et n’ayant pas une foi naturelle au départ.
 
Et qu’est-ce qui a changé au cours de cette fameuse nuit?
É.-E. S. : Je suis entré dans le désert athée et j’en suis ressorti croyant. J’ai reçu la foi en cadeau, et quand on est sollicité par l’Invisible, on se débrouille avec ce cadeau. En fait, tout se résume dans une phrase de Pascal : Dieu ne se prouve pas, il s’éprouve. Et c’est effectivement la grande rencontre qui m’attendait dans le massif du Hoggar : l’expérience de Dieu, la rencontre avec Dieu, la nuit mystique.
 
Mais c’était il y a 25 ans! Aujourd’hui, que vous reste-t-il de cette expérience? Comment a-t-elle illuminé votre vie?
É.-E. S. : Je ne peux plus être à distance de cette foi parce qu’elle est devenue moi, elle tapisse le bol dans lequel mon âme repose.
 
Vous répétez souvent dans votre livre : « Quelque part, mon vrai visage m’attend. » Que voulez-vous dire?

É.-E. S. : Quand j’ai été invité à faire ce voyage en vue de la préparation d’un scénario de film sur Charles de Foucault, j’étais assez content d’avoir dix jours de marche devant moi pour réfléchir. Mais réfléchir à quoi? À moi, très certainement! J’étais autocentré, il n’y avait pas d’espace pour autre chose que moi à l’époque. Je voulais réfléchir à ce qu’allait être ma vie. J’avais une voie toute tracée devant moi qu’on disait brillante : une grande carrière académique. Je regardais ce chemin en me demandant si c’était vraiment le mien. Je voulais sérieusement réfléchir à la route que je devais emprunter. Mais cette phrase, on pourrait l’interpréter encore d’une autre façon. J’avais à l’époque, un rapport un peu difficile avec mon corps. Quand je me regardais dans une glace, je trouvais que mon apparence physique ne correspondait pas à ce que j’étais intérieurement. J’étais assez aigu, torturé, pointu à l’intérieur, et cette espèce de force tranquille de Bouddha souriant qui est mon physique ne me convenait pas du tout. En fait, mon physique avait de l’avance sur ma réalité psychique. Maintenant je me ressemble. À l’époque, je ne me ressemblais pas, je n’étais pas harmonisé. C’est ce que m’a apporté la nuit de feu : une harmonisation. Désormais, mon corps, mon cœur et mon intellect fonctionnent ensemble, disent la même chose. Tout a changé avec cette nuit-là. En fait, c’était bien plus que mon vrai visage qui m’attendait, c’était un autre visage qui n’a pas de forme…
 
Et qui n’a pas de nom puisque Dieu ne se nomme pas! 
É.-E. S. : C’est nous qui le nommons. La force que j’ai rencontrée ne s’est pas nommée. Elle exprimait des choses, mais ne parlait pas. Les mots, c’est pour les hommes entre eux.
 
Dire « je suis », c’est dire « je ne serai plus ». Est-ce que cela entraîne un grand vertige en vous? 
É.-E. S. : Quelques jours avant la nuit de feu, j’ai vécu une nuit d’angoisse sous les étoiles où je me suis rendu compte que j’étais un être fini bordé par deux infinis. L’infini d’avant et l’infini d’après. Évidemment ça m’angoissait. Maintenant j’aborde cette idée de la mort d’une façon différente. Je ne sais rien de plus, car croire, ce n’est pas savoir. Je me méfie de toute personne prétendant savoir quelque chose de la mort ou du paradis, surtout celui que l’on promet à ces jeunes gens qui se font exploser avec des bombes et qui tuent les autres. Mensonges! Mais dire que c’est le néant… mensonge aussi. Je n’aime pas que l’on plaque des fausses connaissances sur l’inconnu.
 
La seule chose raisonnable qu’on puisse dire finalement c’est « je ne sais pas! »
É.-E. S. : Exactement! La pire des choses qui peut arriver à la question de la mort, c’est une réponse. La mort, c’est l’inconnu pur. Alors qu’est-ce que la foi? C’est une façon de considérer l’inconnu. C’est être confiant. Moi j’ai confiance. La mort sera une bonne surprise.
 
Vous avez publié, il y a quelques années, un ouvrage assez consistant intitulé L’Évangile selon Pilate pour lequel vous avez fait de longues recherches. Que vouliez-vous dire à travers ce livre-là? 
É.-E. S. : Sous forme romanesque, ce livre traduit tout mon trajet vers le christianisme. Après ma nuit au désert, tout avait changé et je me suis mis à lire les grands textes mystiques et les textes fondateurs des religions. Comme tout intellectuel un peu snob, je commence donc par les plus exotiques : l’Asie, l’Inde, puis je me rapproche, l’Islam, le Judaïsme, et une nuit, je lis les quatre évangiles. Je suis bouleversé parce que dans ces textes, il y a quelque chose en plus de ma nuit mystique, il y a l’amour. Dans ma nuit au désert, j’ai rencontré la plénitude du sens. Dans les évangiles, je rencontre l’injonction à aimer. C’est une dimension supplémentaire, un monde qui s’ouvre : changer la relation qu’on a avec autrui qui ne soit plus la peur ou l’intérêt, mais l’amour. Belle idée! Je suis donc fasciné par la figure de Jésus, et je passe des années à travailler le christianisme. Alors je lis autant de chrétiens que d’anti chrétiens parce que je reste philosophe. Je parcours des textes sur le Jésus historique, des traités de médecine sur la crucifixion, et même des traités juridiques pour comprendre ce qu’était le droit à Jérusalem. Et au bout de tout ce chemin, je me rends compte que je deviens chrétien. Aux questions qui fondent le christianisme : Jésus est-il le fils de Dieu? Je réponds oui. Y a-t-il eu résurrection? Je réponds oui. J’ai mis cela sous forme romanesque, car je pense que la fiction est beaucoup plus efficace que les convictions abstraites.
 
Et vous avez eu raison, il m’a été impossible d’arrêter ma lecture avant la fin!
É.-E. S. : Le romanesque suscite la réflexion beaucoup plus que le philosophique. Dans la première partie du livre, j’ai donné la parole à Yechoua de Nazareth au Jardin des Oliviers, qui sait qu’il va mourir et qui se demande comment il en est arrivé là. Jésus s’interroge sur sa messianité. La théologie propose deux réponses : soit Jésus a eu une conscience immédiate de sa messianité, soit il en a eu une conscience progressive. Moi je suis ailleurs. Je suppose qu’il fait le pari de sa messianité. Je raconte une histoire extrêmement connue, mais toujours tellement mystérieuse qu’elle donne à penser avec un point de vue nouveau, celui de Yechoua lui-même. Et dans la seconde partie, j’explore un autre point de vue, celui de Pilate.
 
Vous finissez par nous le faire aimer celui-là!
É.-E. S. : En fait il est proche de nous, c’est un Romain pragmatique, politique, qui ne voit au début qu’une affaire à régler. Le cadavre de Jésus a disparu, il faut absolument le retrouver pour éviter que se fédèrent les revendications nationalistes autour de cette figure de Galilée. Et puis voilà, on ne retrouve pas le cadavre. C’est ça le christianisme, c’est le cadavre qu’on n’a jamais retrouvé…
 
Actuellement, des milliers de gens sont sur les routes en quête d’un lieu sécuritaire pour y vivre, travailler et élever leurs enfants. Mais la terreur nous rattrape tous… Où est l’espoir dans un monde contaminé par la violence et le mépris de l’humain?
É.-E. S. : Rien ne justifie l’agressivité, la violence ou le terrorisme. Rien ne justifie les djihadistes qui se sont radicalisés et qui ont quitté l’humanité. C’est toujours intrigant de voir comment on peut quitter le territoire de l’humanité, comment la vie de l’autre n’a plus d’importance. C’est vertigineux de penser que des esprits peuvent arriver là. Lavage de cerveau? Usage de drogues? Il faut bien voir que tout cela arrive dans un univers désenchanté. On veut vivre dans un grand marché global, dans un monde purement matérialiste où le bonheur se réduit à des avoirs et non pas à une façon d’être. La société a perdu le sens de l’enchantement, du questionnement et du mystère, d’où la dérive de certains, aussi bien le suicide de nombreux jeunes que la radicalisation de certains autres.
 
Après ces vagues de violence et ces morts inutiles, il y aura des souffrances de tous les côtés et des choses graves à pardonner. Un exercice bien difficile à faire! 
É.-E. S. : Je suis un adepte du pardon même si je n’y arrive pas toujours. Donc ça m’interpelle. Pardonner, c’est ne pas réduire l’autre à un seul de ses actes. Pardonner, c’est ne pas pétrifier l’autre, ne pas voir en lui que « celui qui a fait ça! » On est tous capables du pire et du meilleur, on est tous à l’origine de multiples actes. Pourquoi être réduit à un seul?
 
Facile à dire avec la raison, mais avec le cœur, c’est une tout autre histoire…
É.-E. S. : Effectivement! Il m’arrive d’avoir du mal à pardonner.
 
Comment voyez-vous la responsabilité de l’écrivain dans la cité?
É.-E. S. : Énorme, car ma conception de la littérature revient à une implication dans la vie des hommes et de la cité. Pour moi un livre ne doit pas être que beau en soi. Il doit servir à quelque chose. Le but de la littérature c’est de rendre la vie meilleure, plus sage, plus intelligente, plus ouverte, plus consciente, plus tolérante. La littérature a une fonction philosophique. J’ai toujours pris les romanciers que j’aime comme des philosophes, des guides spirituels, comme les musiciens d’ailleurs. Pour moi, un écrivain ne doit pas chercher les bravos, il doit chercher les mercis. Il doit chercher les confirmations de l’utilité de ce qu’il a écrit. Donc bien sûr, c’est une grande responsabilité. On est là pour dire les choses. 
 
Pour jongler avec les idées, les concepts? Pour en dévoiler les vices cachés?
É.-E. S. : Oui, pour déminer certaines idéologies. J’ai un Facebook qui est beaucoup suivi, par lequel je puis toucher des millions de personnes. J’analysais il y a quelque temps le mot « migrant ». C’est curieux, on ne parle plus d’immigrés, ni de réfugiés ou d’exilés, on parle de « migrants ». Le mot exilé suppose une origine, une douleur. Là on dit « migrants » comme s’ils étaient condamnés à une migration éternelle, comme s’ils n’avaient pas d’origine et pas de lieu d’arrivée. Le mot n’est pas neutre, le mot raconte quelque chose, il appose un destin à ce qui est nommé. Ce mot nous rappelle qu’on est en train de poser un destin sur certains êtres. Le rôle de l’écrivain, c’est justement de dire : « Attention, pensez par vous-même, ne vous laissez pas penser par les mots. »
 




 


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